Mise en trousse ou « kitting » : faites-vous ces erreurs communes?

Écrit par Michel Côté, consultant sénior en fiabilité chez Contrôles Laurentide

En tant que consultant et dans le cadre des diagnostics de maintenance et fiabilité que je réalise chez les clients de Contrôles Laurentide, j’ai la responsabilité de visiter et d’auditer les installations dédiées à la mise en trousse, plus communément appelée le kitting.

Comme le nom le suggère, la mise en trousse consiste à rassembler à l'avance tous les composants clés en trousses (ou kits) afin de simplifier le processus de réparation et/ou de maintenance d'un équipement. Elle permet aux techniciens et autres professionnels de disposer des pièces, du matériel et des outils nécessaires pour effectuer les réparations et autres services rapidement et efficacement. Il s'agit ainsi d'un élément clé d'une planification efficace de la maintenance.
 

Un processus de kitting correctement déployé rapporte facilement plus qu'il n'en coûte en :

• augmentant l’efficacité des travaux d’entretien
• diminuant le temps d’arrêt des équipements lors de la réalisation de travaux planifiés
• minimisant les délais et pertes de temps à chercher le matériel requis pour réaliser les travaux.

Mais bien souvent, le constat que nous faisons est que le processus de kitting est un échec qui entraîne une accumulation de kits qui ramassent la poussière ou de pièces et matériaux laissés à l’abandon dans la zone dédiée.
 

Parmi les causes les plus fréquentes, on remarque une priorisation déficiente de la liste des travaux en attente par les gestionnaires ou un trop grand pourcentage de bris de calendriers qui viennent repousser la réalisation des travaux planifiés et ordonnancés qui ont été kittés.

Un autre problème très commun est que le planificateur fait préparer un grand nombre de kits qui sont inscrits dans la liste des travaux en attente « prêts à exécuter ». Toutefois, ces travaux demeurent dans la liste des travaux en attente pendant des mois, voire des années dans certaines entreprises que nous avons visitées, ce qui génère inévitablement le chaos au niveau de la zone de kitting ainsi qu’une perte d’efficacité et de crédibilité au niveau du processus de planification et d’ordonnancement.

Un processus de kitting dysfonctionnel entraînera des répercussions au niveau du fonds de roulement de l’entreprise, puisque la valeur des pièces et des matériaux achetés ou sortis du magasin pour être mis en kits peut représenter plusieurs dizaines et même des centaines de milliers de dollars en investissement et en immobilisation.

Il est important de noter que la plupart des entreprises procèdent typiquement au réapprovisionnement automatique des articles sortis du magasin, sans considérer si le travail de maintenance sera exécuté ou non: cela peut engendrer des surplus d’inventaires si les kits sont éventuellement retournés vers le magasin pour que les articles soient remis en stock.

Voici quelques éléments importants à considérer pour le déploiement d’un processus de kitting :

• Avoir préalablement déployé un processus de planification et d’ordonnancement qui a atteint un certain niveau de maturité. Cette étape est essentielle!
•  Maintenir en contrôle la liste des travaux en attente tant au niveau de son contenu que des priorités qui sont attribuées aux bons de travail.
• Élaborer avec les opérations une matrice de priorisation des bons de travail qui sera basée sur le risque plutôt que sur les émotions.
• Identifier une personne qui sera responsable de la tenue et du suivi de la zone de kitting.
• Réaliser des audits de conformité du processus de kitting et mesurer et communiquer les résultats avec des indicateurs de performance (KPI).

Vous désirez en apprendre davantage sur les bonnes pratiques au niveau du kitting? N’hésitez pas à nous contacter ou à participer à nos séances de formation de 2 jours en planification et ordonnancement de la maintenance.

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